Tuesday, March 31, 2009

Instrucciones para domesticar a un doctorando en Economía / Instructions pour aprivoiser un doctorant en Économie

A Sara

Elíjase un soleado día de primavera. Lo primero que debe hacerse con el doctorando en Economía es encerrarlo en el exterior. Al contrario que el resto de especímenes salvajes, el doctorando en Economía resulta especialmente peligroso en espacios cerrados, donde tiende a atrincherarse para siempre. Una vez en el exterior, procédase con extrema cautela. Aléjese de él todos los papeles, lápices y bolígrafos ya que por el momento resultan muy peligrosos en sus manos dada su tendencia a modelizar y a trabajar compulsivamente. Algunos dirán que podríamos dejarle el tipo de lápices y de bolígrafos que sólo permiten dibujar o escribir cuentos. Por desgracia no estoy seguro de que se hayan inventado y, en caso de existir, posiblemente sean demasiado caros. Cada vez que el doctorando sufra una crisis de ansiedad y sienta la necesidad de ser productivo, ponga alguna canción de Tiersen, de Beirut o hágale leer alguna letra de Silver Mount Zion. Puede que la criatura reaccione con algo de desconcierto, pero la música amansa a las fieras etc., etc. Cada vez que se inquiete por la hora o por el día que es, le hablaremos dulce y pacientemente sobre la última película de Woody Allen o sobre la conveniencia de que Eto'o y Messi alternen su posición en la delantera del invencible Barcelona. Sólo en una etapa más avanzada nos atreveremos a poner a su alrededor, de manera disimulada, algunos libros de Eduardo Galeano, de Vargas Llosa, de Borges, de Cortázar... o algunos tebeos de Satrapi, de Calvin y Hobbes, viñetas de El Roto... Al descubrirlos, puede que el doctorando en Economía los desprecie tras comprobar que no tienen ecuaciones y que sólo son "pura palabrería sin rigor alguno". Pero puede que, con el tiempo, se decida a ojearlos y puede que, con más tiempo y el tedioso paso de las horas en la cárcel exterior, empiece a leerlos y a descubrirlos con verdadero interés. Sólo en ese momento podremos atrevernos a poner algún que otro folio y lápiz "normal" cerca del doctorando en Economía. Al fin y al cabo, lo peor que puede pasar es que el animalillo sueñe que durante algunos días fue una persona que viajó a Nueva York y que imite, torpe e inocentemente, el estilo de algún relato leído en quién sabe qué genial libro de Julio.




À Sara.

Choisissez un jour ensoleillé de printemps. La première chose que vous devez faire c’est enfermer le doctorant en Économie à l’extérieur. Contrairement au reste des espèces sauvages, le doctorant en Économie est spécialement dangereux dans des espaces fermés où il tend à se retrancher pour des siècles et des siècles. Une fois à l’extérieur, procédez très soigneusement. Éloignez de lui tous les papiers, crayons et stylos puisque, sur ce point, ils sont très dangereux dans ses mains étant donné sa tendance à modéliser et à travailler compulsivement. Certains diront que l’on pourrait lui laisser des types de crayons et de stylos qui ne peuvent être utilisés que pour dessiner et pour écrire des contes. Malheureusement je ne suis pas sûr qu’ils aient été inventés et, s’ils existent, ils doivent être terriblement chers. À chaque fois que le doctorant subit une crise d’anxiété et ressent le besoin d’être productif, faites sonner une chanson de Tiersen, Beirut ou faites-lui lire des paroles de Silver Mount Zion. Peut-être la créature sera déconcertée, mais « la musique calme aux bêtes » (dicton espagnol) etc. etc. À chaque fois qu’il s’inquiète, on lui parlera douce et patiemment du dernier film de Woody Allen ou de la pertinence du changement de position de Messi et Eto’o dans l’attaque du tout-puissant F.C Barcelone. Seulement dans une étape davantage avancée on osera mettre, de manière dissimulée, quelques livres d’Eduardo Galeano, de Vargas Llosa, de Borges, de Cortázar... ou quelques BDs de Satrapi, de Calvin et Hobbes autour de lui. Quand il les découvre, il se peut que le doctorant les méprise après avoir vérifié qu’il n’y a pas d’équations et qu’il n’y a que « du blablabla sans aucun rigueur ». Mais il se peut que, avec le passage du temps, il se décide à les feuilleter et il est possible aussi qu’après plus de temps encore et le lent passage des heures à la prison extérieure, il commence à les lire et à les découvrir avec un véritable intérêt. C’est seulement dans ce moment que l’on essayera de mettre quelques feuilles et des crayons « normaux » près du doctorant en Économie. Le pire qui peut arriver c’est que le petit animal rêve d’avoir été une personne qui a voyagé à New York et qu’il imite, de manière maladroite et innocente, le style d’un récit lu dans qui sait quel bouquin génial de Julio.

Canción del día/Chanson du jour

Monday, March 16, 2009

La burbuja / La bulle

El respetado economista trabajaba en el desarrollo de ese laborioso y complejo modelo. Los niños correteaban en la calle y la gente charlaba animadamente en los bancos. Lo primero que el economista dejó de oir fue el correteo de los críos y las voces. Después, el mundo exterior simplemente dejó de existir.


Le respectable économiste travaillait sur le développement d'un modèle certainement complexe et laborieux. Les enfants couraient dans la rue et les gens discutaient de manière animée sur les bancs. La première chose que l'économiste cessa d'écouter fut les ébats des gamins et les voix. Après, le monde extérieur cessa tout simplement d'exister.

Canción del día/Chanson du jour:

Friday, March 13, 2009

Rabia / Rage

Golpear. Sin miramientos. Soltando el brazo con toda la fuerza y la rabia de la que se es capaz y buscando los puntos que más le duelen al otro, aquellos ante los que no tiene respuesta alguna. Intentando hacer el máximo daño posible dada la posición de la víctima. Casi sientiendo un placer que Veblen atribuye a los institintos más salvajes y primitivos de la naturaleza humana. Otro examen de Micro. Otra pequeña decepción que se suma a algunas más. Quizá por eso mis golpes y mi juego en el exorcismo del raquetbol han sido furiosos y soprendentemente precisos y eficaces.


Frapper. Sans égards. En libérant le bras avec toute la puissance et la rage dont l'on est capable. En cherchant les points qui font le plus de mal à l'autre, ceux pour lesquels il n'y a pas de réponse possible. En essayant de faire le maximum de dégâts étant donné la position de la victime. On ressent presque un plaisir que Veblen attribua aux instincts les plus sauvages et primitifs de l'espèce humaine. Un autre examen de Micro. Une autre déception qui se rajoute a quelques autres. C'est peut-être pour cela que mes coups et mon jeu dans l'exorcisme du racquetball ont été furieux et étonnamment précis et efficaces.

Canción del día/Chanson du jour

Saturday, March 7, 2009

Asimilación de la barbarie (II) / Assimilation de la barbarie (II)

Seamos productivos”, “Mi tarde no ha sido nada productiva”, “Voy a ver si hago algo productivo”... Con el sesgo impuesto por nuestra formación, es común oír este tipo de frases en boca de los estudiantes del doctorado de Economía. Invariablemente, la “productividad” hace referencia al estudio, a los problemas que hay que resolver para tal día, a las clases... La gente puede llegar incluso a sentir verdaderos remordimientos cuando está haciendo algo no relacionado con la universidad y, por lo tanto, no está “produciendo”. Yo no dejo de pensar en el concepto de “productivo”. Más allá de la importancia obvia de los estudios, no sé cómo explicar que actividades como hablar, pasear, jugar, amar, escribir, leer, dibujar, reír o tocar, son, en muchas ocasiones, las más productivas del mundo. Pero claro, quizá digo esto porque en realidad yo sólo aspiro a producir felicidad.

"Soyons productifs", "Mon après-midi n'a pas été du tout productif", "Je vais voir si je peux faire quelque chose de productif"... Avec les biais imposé par notre formation, il est normal d'écouter ce type de phrases chez les étudiants du doctorat en Économie. Systématiquement, la "productivité" fait référence aux révisions, aux problèmes qu'il faut rendre tel ou tel jour, aux cours... Les gens peuvent même sentir des remords quand ils sont en train de faire quelque chose qui n'est pas en rapport avec l'université et que, par conséquent, ils ne sont pas en train de "produire". Je n'arrête pas de penser au concept de "productif". Au-delà de l'importance évidente des études, je ne sais pas comment expliquer que des activités comme parler, se promener, jouer, danser, aimer, écrire, lire, dessiner ou rire sont, dans pas mal de cas, les activités les plus productives du monde. Mais, bien sûr, peut-être je dis cela parce que je n'aspire qu'à produire du bonheur.

Canción del día/Chanson du jour