A Sara
Elíjase un soleado día de primavera. Lo primero que debe hacerse con el doctorando en Economía es encerrarlo en el exterior. Al contrario que el resto de especímenes salvajes, el doctorando en Economía resulta especialmente peligroso en espacios cerrados, donde tiende a atrincherarse para siempre. Una vez en el exterior, procédase con extrema cautela. Aléjese de él todos los papeles, lápices y bolígrafos ya que por el momento resultan muy peligrosos en sus manos dada su tendencia a modelizar y a trabajar compulsivamente. Algunos dirán que podríamos dejarle el tipo de lápices y de bolígrafos que sólo permiten dibujar o escribir cuentos. Por desgracia no estoy seguro de que se hayan inventado y, en caso de existir, posiblemente sean demasiado caros. Cada vez que el doctorando sufra una crisis de ansiedad y sienta la necesidad de ser productivo, ponga alguna canción de Tiersen, de Beirut o hágale leer alguna letra de Silver Mount Zion. Puede que la criatura reaccione con algo de desconcierto, pero la música amansa a las fieras etc., etc. Cada vez que se inquiete por la hora o por el día que es, le hablaremos dulce y pacientemente sobre la última película de Woody Allen o sobre la conveniencia de que Eto'o y Messi alternen su posición en la delantera del invencible Barcelona. Sólo en una etapa más avanzada nos atreveremos a poner a su alrededor, de manera disimulada, algunos libros de Eduardo Galeano, de Vargas Llosa, de Borges, de Cortázar... o algunos tebeos de Satrapi, de Calvin y Hobbes, viñetas de El Roto... Al descubrirlos, puede que el doctorando en Economía los desprecie tras comprobar que no tienen ecuaciones y que sólo son "pura palabrería sin rigor alguno". Pero puede que, con el tiempo, se decida a ojearlos y puede que, con más tiempo y el tedioso paso de las horas en la cárcel exterior, empiece a leerlos y a descubrirlos con verdadero interés. Sólo en ese momento podremos atrevernos a poner algún que otro folio y lápiz "normal" cerca del doctorando en Economía. Al fin y al cabo, lo peor que puede pasar es que el animalillo sueñe que durante algunos días fue una persona que viajó a Nueva York y que imite, torpe e inocentemente, el estilo de algún relato leído en quién sabe qué genial libro de Julio.
À Sara.
Choisissez un jour ensoleillé de printemps. La première chose que vous devez faire c’est enfermer le doctorant en Économie à l’extérieur. Contrairement au reste des espèces sauvages, le doctorant en Économie est spécialement dangereux dans des espaces fermés où il tend à se retrancher pour des siècles et des siècles. Une fois à l’extérieur, procédez très soigneusement. Éloignez de lui tous les papiers, crayons et stylos puisque, sur ce point, ils sont très dangereux dans ses mains étant donné sa tendance à modéliser et à travailler compulsivement. Certains diront que l’on pourrait lui laisser des types de crayons et de stylos qui ne peuvent être utilisés que pour dessiner et pour écrire des contes. Malheureusement je ne suis pas sûr qu’ils aient été inventés et, s’ils existent, ils doivent être terriblement chers. À chaque fois que le doctorant subit une crise d’anxiété et ressent le besoin d’être productif, faites sonner une chanson de Tiersen, Beirut ou faites-lui lire des paroles de Silver Mount Zion. Peut-être la créature sera déconcertée, mais « la musique calme aux bêtes » (dicton espagnol) etc. etc. À chaque fois qu’il s’inquiète, on lui parlera douce et patiemment du dernier film de Woody Allen ou de la pertinence du changement de position de Messi et Eto’o dans l’attaque du tout-puissant F.C Barcelone. Seulement dans une étape davantage avancée on osera mettre, de manière dissimulée, quelques livres d’Eduardo Galeano, de Vargas Llosa, de Borges, de Cortázar... ou quelques BDs de Satrapi, de Calvin et Hobbes autour de lui. Quand il les découvre, il se peut que le doctorant les méprise après avoir vérifié qu’il n’y a pas d’équations et qu’il n’y a que « du blablabla sans aucun rigueur ». Mais il se peut que, avec le passage du temps, il se décide à les feuilleter et il est possible aussi qu’après plus de temps encore et le lent passage des heures à la prison extérieure, il commence à les lire et à les découvrir avec un véritable intérêt. C’est seulement dans ce moment que l’on essayera de mettre quelques feuilles et des crayons « normaux » près du doctorant en Économie. Le pire qui peut arriver c’est que le petit animal rêve d’avoir été une personne qui a voyagé à New York et qu’il imite, de manière maladroite et innocente, le style d’un récit lu dans qui sait quel bouquin génial de Julio.
Canción del día/Chanson du jour
Intolerancias
2 months ago